La présence de graffiti ou d'ordures multiplie par deux la tendance aux incivilités, ont observé des chercheurs néerlandais.
"Nous nous attendions à cet effet, mais nous sommes surpris de son
ampleur", a déclaré à Reuters Kees Keizer, professeur de psychologie
sociale à l'université de Groningue, qui a dirigé ces recherches.
Les scientifiques, qui ont mené leurs expériences dans plusieurs villes
à la criminalité réduite, cherchaient à vérifier que les marques
d'incivilités entraînaient d'autres incivilités. Des
enveloppes contenant un billet de cinq euros ont ainsi été déposées
dans une boîte à lettres entourée ou non de graffiti. Dans
l'environnement dégradé, 25% des "cobayes" ont dérobé l'enveloppe,
alors que 13% seulement l'ont fait en l'absence de dégradations.
D'autres dispositifs ont montré par exemple que l'on hésite moins à
enfreindre l'interdiction de stationner en présence de vélos mal garés
et que l'on est plus enclin à semer des ordures lorsque l'on voit des
caddies abandonnés ou que l'on entend des pétards éclater.
"Nous avons observé que voir d'autres violer certaines normes sociales
ou règles légitimes facilite la violation d'autres normes où règles, ce
qui tend à répandre le désordre", concluent Keiser et ses collègues
dans les colonnes du Magazine Science. (Micheal Kahn, version française
Jean-Philippe Lefief) Service Informations générales. Tel 01 49 49 53
34. Reuters Messaging: jean-philippe.lefief.reuters.com@reuters.net))